Guerrière de la souplesse

Ce matin, sous la douche, en écoutant mon corps endolori de courbatures. 

Je me suis surprise à penser: « Je suis une guerrière de la souplesse ».

Je souris, car comme « Le guerrier pacifique » de Dan Millman ou « Le manuel du guerrier de la lumière » de Paulo Coelho, ces deux mots s’opposent. `

Et pourtant côte à côte ils se complètent et sont la pierre angulaire permettant l’équilibre.

Mon corps avait besoin de repos, après quatre mois d’arrêt d’activité physique. Je décide de mettre en mouvement. 

Je reprends le yoga doucement et commence par le « yoga flex » pour acquérir de la souplesse.

Mon professeur me dit:

  •  Toi qui es si souple que recherches tu en faisant ce cours?
  • J’ai besoin de douceur et de lenteur

Oui c’est tout à fait cela, aujourd’hui je suis une adepte de la douceur après tant de bataille.

Je suis d’un naturel assez laxe, mais avec le temps et les bobos de la vie, des tensions et des douleurs chroniques ce sont installées.

(Il n’empêche que je suis encore assez souple, le pourquoi de la question de ma prof).

Chemin faisant lors du cours, je me suis sentie démunie. 

Je n’arrivais pas à soulever les fesses pour les soutenir en corbeille avec les mains. Quant à la chandelle et la suite nenni, que dire de maintenir certaines postures.

Bref, je n’ai pas assez de force pour mettre en place certaine posture, ou les tenir.

Lumière!

La souplesse, la fluidité c’est bien.

Cependant il faut y allier la force  pour la structurer, la soutenir.

Cette dualité est importante et est inhérente à tous les systèmes de l’univers.

Il faut de la force: c’est l’ossature, la structure qui nous permet de poser le socle sur lequel on s’appuie pour développer toute chose. Et en même temps de la souplesse pour se libérer de la rigidité.

On en revient toujours à mon dada, « Le cadre, et pouvoir en sortir ».

Si vous regarder la nature, l’univers, tout repose sur ce fonctionnement.

Rien n’est totalement Force, rien n’est totalement Souple.

Tout est régit par les vases communicants. Le mouvement, l’aller-retour, le flux et reflux.

Le mouvement n’est qu’une alliance entre force et souplesse.

Alors oui, « Je suis une guerrière de la souplesse ».

Par le travail sur mon corps j’acquiers de la force et de la souplesse. Laissant à mon corps la possibilité de renforcer ce qui doit être renforcer ( force ou souplesse).

Lui donnant l’opportunité d’être stable et en même temps fluide.

Grâce à mon corps, je permets de façon simple et naturel à mon esprit d’être stable et en même temps souple.

Quant le corps est stable l’esprit est stable, et vice versa.

En laissant la flexibilité s’installer dans le corps on permet à la vie, l’énergie d’y circuler librement, et c’est tout naturellement que l’esprit devient fluide.

Prendre conscience de la rigidité de certaine partie du corps, ou du manque de force, permet de comprendre son mode de fonctionnement, et même son mode de pensée. 

Alors je rectifie le tir.

Comme l’archet avec son arc.

Je vais chercher la stabilité (force du mental et musculaire) pour bander l’arc, puis accompagner le mouvement de fluidité pour mettre en mouvement la flèche et atteindre ma cible.

Vous l’aurez compris, ma cible n’est autre de comprendre mon fonctionnement par le corps afin de ne faire qu’un avec mon esprit, tout en oscillant entre force et souplesse.

C’est un chemin que j’emprunte tout les jours, par la méditation, le yoga, et les expériences de la vie.

Il est parfois joyeux, simple et parfois ardu et chaotique.

Et quand le doute pointe son nez, c’est qu’il y a matière à apprendre.

C’est ainsi que je m’aperçois que ce sont souvent les choses les plus simples, qui me ramènent à l’essentiel: MOI.

En gardant ce cap, en revenant régulièrement, simplement au corps je façonne mon esprit et vice versa.

La force et la souplesse m’ouvre au mouvement, m’ouvre à la vie.

Je réalise alors que je ne suis qu’un pont, permettant à la matière (le corps) de s’alléger et laissant l’énergie circuler; et parfois de se trouver en suspends. 

Juste une fraction de seconde.

Et vous comment procédez vous?