La planche

Ma copine la planche !

J’ai fais un post audio sur la purification, et il m’a susurré « La planche ».

Faire la planche sur l’eau. Quoi de plus rigide, et pourtant!

Le paradoxe, c’est que la planche me mène vers la fluidité, le lâcher-prise. En fait, je me trompe, il ne s’agit pas de rigidité mais plutôt d’immobilité.

En effet, j’aime me mettre en planche dans l’eau. 

J’aime me laisser aller dans cette eau. Que ce soit au niveau physique ou mental. C’est un instant que je prends, pour moi. Juste être uniquement avec moi. Les yeux rivés au ciel; connectée aux sensations de mon corps, laissant passer les pensées.

L’esprit ouvert, c’est une médit-action.

Juste se laisser porter par l’eau, en lui faisant confiance, et en se faisant confiance. Comme être en vacance, assise sur une serviette au bord de l’eau, un verre à la main, l’esprit en mode pause. Être vacant, et laisser la vie s’engouffrer de toute part, sans la contre carrée. C’est cela même. Être en vacance, l’esprit vacant.

Du coup cela me fait penser à mon enfance.

Où nous allions mes cousins et moi, nous baigner à la mer. Nous prenions plaisir à plonger juste au pied des vagues. Parfois les rouleaux étaient énormes, très rapprochés. Il m’arrivait alors, de rater le coche de la bonne prise sous la vague. Et là, j’entrais dans une lessiveuse. Tourneboulée dans tous les sens, fracassée en m’échouant sur le sable.

Les cheveux en bataille, ne sachant plus où j’étais.

J’ai appris qu’il fallait tout d’abord respecter les éléments. Que je pouvais prendre des risques, mais en évitant de me mettre en danger. Le plus important ne pas me battre contre le flot de la vague, et plutôt l’accompagner, afin de ne pas me mettre en péril. Il y avait au début cette peur panique, qui petit à petit faisait place à une peur plus réfléchie. Qui m’intimait d’être à mon écoute et celle de la vague, pour trouver la sortie des flots.

Un autre fait me reviens, il ya de çà une vingtaine d’année.

Où, je me suis vue me noyer, car trop sûre de moi, et surtout cédant à la peur viscérale. J’étais sur la rivière, nous ne pouvions accoster, car pas d’appontement de prévus pour les bateaux. Aussi je décide de plonger pour atteindre le rivage.  Bonne nageuse, je plonge et nage sous l’eau. Sauf qu’au bout d’un moment je constate que je fais du sur place. Je n’y arrive pas, je prend peur. Je plonge à nouveau, c’est pire. Je m’épuise, et là, la panique ! Je commence à boire une tasse, je ne sens plus mes jambes, je n’ai plus de bras… Et puis d’un coup, je pense à ma fameuse PLANCHE. Et hop! Immobile, je laisse le calme revenir dans mon corps , dans ma tête.

Mes sens en éveil, afin de réagir au moment venu.

Enfin, je me suis retrouvée sur la berge à quelques mètres du petit pont prévus pour les canots; où m’attendaient mes amis. Les jambes flageolantes, mais heureuse de retrouver le plancher des vaches. La nature et notamment l’élément eau m’a apprit qu’il fallait la respecter. C’est à dire être à son écoute et surtout essayer de composer avec elle. Quand un danger, une peur fait surface, s’immobiliser pour se recentrer.  Se mettre à l’écoute de son corps, se couper du mental envahissant qui nous empêche de prendre la bonne décision. Faire amie -amie avec la peur. Se frotter à elle, la laisser faire son chemin sans faire intervenir ce sacré petit singe (mental).

Aujourd’hui j’ai de la gratitude pour la nature généreuse de ma Guyane.

Gratitude pour tous ces moments partagés avec les petits et les grands. Je me suis nourrie de toute cette authenticité, simplicité, insouciance et douceur de vivre.

Et plus que jamais je ressens le besoin urgent, de remettre tout cela dans ma vie.