Le sacré

Intuitivement quand j’entends le mot Sacré, j’entends «  ça crée », c’est-à-dire cela crée.
Quand il y a création, il y a action, donc mouvement.

Comment induire ce mouvement ?

Pour rendre sacré un lieu, un objet ou même un acte, nous sommes obligés de passer par des rituels.
En faisant cela nous nous mettons déjà en mouvement.
C’est le début de la création.

Ritualiser, c’est mettre en place un cadre avec des codes bien particuliers.
Nous ancrons ainsi des habitudes dans notre mental et notre corps.
Nous traçons des voies afin d’accéder avec simplicité et douceur à la création.

De quelle création s’agit-il ?

Je vous dirais le chemin, la voie, la foi, la renaissance.
Sacraliser c’est donner une notion importante à un objet, un lieu, ou une action.
C’est lui attribuer une connotation spirituelle.

Pour créer, il faut toujours avoir un socle sur lequel notre création va prendre corps.
Nos fondations sont nos rituels.
En les mettant en place, nous nous appuyons sur du concret.
C’est le premier mouvement.

Ceci, pour nous sentir libres et en sécurité afin d’évoluer vers l’inconnu : la voie.
Nous sommes dès lors en position d’ouverture, prêts à accueillir ce qui vient.
Grâce aux rituels nous mettons en place des processus d’engrammage dans notre mental et notre corps qui, quand ils sont répétés régulièrement et avec pleine conscience, nous permettent de véhiculer une énergie particulière.
C’est le deuxième mouvement.

A quoi sert cette énergie ?
Et comment véhiculer cette énergie ?

La sacralisation par le biais de rituels permet le mouvement, la circulation d’une énergie.

  • si nous apprenons à la ressentir
  • l’accueillons avec simplicité, douceur,
  • sans crainte, sans rien faire, juste en se laissant porter par elle,
  • cette énergie nous guidera.

Elle nous mènera vers ce qu’il y a de plus fondamental pour l’être humain, notre SOI.

Etre posé là, au creux de notre SOI, le VRAI, nous mène vers le troisième mouvement.
Juste là, en équilibre entre RECEVOIR et DONNER.

 

C’est la transmission.

  • dans le mot transmission, on entend TRANS et MISSION
  • TRANS en latin désigne le milieu, entre
  • MISSION peut être l’intention ce qui nous porte, ou ce qu’il y a de plus grand que nous

 

Quand nous sommes dans cette posture d’ouverture
nous sommes en capacité de mettre en mouvement une énergie
au centre de nous-même
afin d’aller vers ce qu’il y a de plus grand

 

Ce mouvement RECEVOIR et DONNER, est un FLUX et un REFLUX, un ALLER et un RETOUR.
Le sacré – qu’il soit individuel ou collectif – a la même portée.
Cependant quand nous sommes plusieurs, cet égrégore transcende le processus.
Par exemple :

  • en posant son tapis, son coussin de méditation, en allumant son bâton d’encens, le méditant rend un lieu sacré
  • ou encore juste en se posant dans le calme, en construisant mentalement notre temple, notre autel, notre jardin, notre montagne, ou autre, nous sacralisons cet acte

 

Au début et surtout à la fin de chaque coaching de groupe, se mettre en cercle en se tenant la main pour former une chaîne d’union est un acte sacré. Cela permet de donner valeur au séminaire en remerciant le groupe et nous-même.

 

En résumé

  • le SACRE par le biais de rituels permet la transmission
  • et de ce fait de nous transcender vers ce qu’il y a de plus grand
  • aller de notre SOI vers le TOUT, et du TOUT vers notre SOI, est un acte sacré
  • c’est être en communion avec SOI, les autres et ce qu’il y a de plus grand

 

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Je disais plus haut que le sacré permettait la création.
Une autre explication m’interpelle : penchons-nous sur notre anatomie.
Dans le corps humain nous avons un os appelé SACRUM.

C’est os, le sacrum, est la soudure entre les 5 vertèbres sacrées
ou encore la sacralisation de ces vertèbres
Etonnant, non ?

La forme

  • il a une forme pyramidale dont le sommet est dirigé vers le bas, se terminant par le coccyx
  • et la base vers le haut sur lequel repose la colonne vertébrale
  • il est relié aux 2 os iliaques formant le bassin
  • ce bassin, fermé en arrière par le sacrum, et en avant par la symphyse pubienne.

 

L’étymologie

  • la définition du mot sacrum est multiple et en même temps duelle
  • le mot sacrum vient du latin SACER qui veut dire sacré

 

SACER a 2 connotations ambivalentes

  • parfois il veut dire la séparation, le maudit, l’interdit
  • et d’autres fois le divin, le sacré, l’union

 

Dans l’histoire

  • pour les grecs et les romains, il signifiait l’os sacré, l’os temple
  • dans les temps reculés le mot sacrum voulait dire sacrifice, et désignait aussi un lieu surélevé où l’on pouvait ériger, bâtir un édifice
  • pour les anciens, le sacrum est la clé de la vie après la mort. C’est le point-clé à partir duquel le corps va se reconstruire dans l’au-delà.

Il faut savoir que c’est le dernier os qui disparait à la putréfaction.

 

Une zone secrète

Dans le bassin qui est un contenant, se logent nos viscères et nos organes génitaux.
C’est dans ce lieu que la gestation et la vie prennent corps.
Dans les cultures occidentales, la création et surtout la sexualité dénotent une ambivalence entre le sacré (divin) et le profane (l’homme).

  • en effet dans le bassin, là où se trouve le sacrum, un acte magnifique a lieu : la procréation
  • et pourtant ce dernier se révèle comme honteux parce que le sexe est quelque chose d’interdit, de sale, de profane
  • c’est une zone “honteuse”, ou tout simplement que l’on ne doit pas montrer, parce que secrète.

Pourquoi secrète me direz-vous ?

  • si je poursuis mon raisonnement, dans SACRE on entend ça crée, cela crée, ou encore se crée, on entend le mot SECRET
  • la création ne peut avoir lieu que dans le secret de notre intimité. D’où la honte à la montrer, la regarder.

Est-ce juste une mauvaise interprétation du mot honteux ?
Est-ce l’héritage de notre société judéo-chrétienne ?
Ceci est tellement ancré dans notre subconscient, que même les mots que nous utilisons en sont empreints.

 

Par exemple que le nerf qui innerve cette zone (le périnée et les organes génitaux externes) s’appelle le nerf honteux.
Aujourd’hui il est devenu nerf puddendale, qui a la même signification.
Il y a d’autres exemples relatifs aux mots utilisés dans l’anatomie de la sphère uro-génitale, mais je préfère m’arrêter là.

 

Les cultures orientales par contre, ont un regard différent.

  • au niveau du sacrum se trouve le 2ème centre énergétique ou SVADHISTANA
  • SVA qui signifie « soi même », et ADHISTANA qui signifie « siège » ou « domaine »
  • SVADHISTANA Chakra est donc le Domaine du MOI
  • on l’appelle aussi CHAKRA SACRE, c’est le domaine de notre identité profonde, c’est aussi le chakra sexuel.

Tout ceci n’est pas anodin, dans les cultures orientales c’est à cet endroit que l’énergie se pose.
Pour certain c’est le QUI, d’autres le PRANA, ou encore le SOUFFLE.

 

Si elle est bloquée ou ne circule pas correctement, cette énergie entraine des désordres dans les autres centres énergétiques, voire même des maladies. C’est pourquoi les orientaux attachent une importance essentielle à la pratique de rituels pour la faire circuler le mieux possible.

 

Cette énergie ou encore KUNDALINI, lovée dans notre intimité (notre SOI), va prendre appui sur notre sacrum pour se développer, s’ériger le long de la colonne vertébrale (passant par les autres centres énergétiques) pour arriver au CHAKRA CORONAL, qui lui nous relie au ciel (à ce qu’il y a de plus grand).

 

Se connecter sur son centre permet la re-découverte de son identité.

  • nous pouvons dire que le chakra sacré est le point de connexion entre notre corps physique et notre âme
  • par conséquent, le sacré chez les orientaux permet à l’homme de s’éveiller, de re-naître, en activant cette énergie

 

De plus chez les bouddhistes l’acte d’amour – s’il est fait avec partage, respect et intégrité de l’autre, donc avec amour – amène à la création d’une énergie qui transcende l’égrégore du couple, pour aller vers l’unité.

D’ailleurs le Tantrisme a été dévié et galvaudé par les occidentaux.
C’est une pratique non pas sexuelle, mais spirituelle.
Elle vise à faire de tout acte du quotidien, un acte d’amour.

 

Pour terminer mon propos, quand je dis SACRUM, j’entends SACRE – HOMME, ou  SA CREE  L’HOMME,
Ou encore CA CRE le AUM.

Qu’est ce que donc le AUM ? Sinon le son originel ?

  • le AUM c’est aussi la représentation des 3 phases de la vie
  • le A pour la naissance
  • le U pour la vie
  • et le M pour la mort
  • pour enfin se fondre dans le Grand Tout.

Le sacré c’est le voyage vers le AUM
ce cycle perpétuel de l’Individualité vers l’Universalité
et de l’Universalité vers l’Individualité